En cette période de bonnes résolutions, il est toujours intéressant de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur. Le traditionnel exercice des vœux présidentiels reste l'occasion de se remémorer les principaux événements de l'année écoulée. Si on remonte un peu plus loin dans le temps, on note que cet exercice est également l'occasion de rappeler le rôle et la place des Outre-mer dans le monde. Voici une compilation des interventions présidentielles pour les vœux de fin d’année traitant des Outre-mer depuis 50 ans (1). Certaines de ces interventions sont étonnamment toujours d’actualité.
Dans son discours de vœux aux Français le 31 décembre 1967, le Général de Gaulle souhaitait de « tout son cœur » une bonne année à la France car, disait-il « quand la France est malheureuse, il n'y a pas de bonheur pour des Français dignes de ce nom. Mais quand la France réussit, tous ses enfants voient grandir leur chance. Oui tous, c'est-à-dire, ceux de notre métropole, ceux de nos départements et territoires d'Outre-mer ».
Le 31 décembre 1980, Valéry Giscard d’Estaing souhaitait « que la France continue d'assurer le rayonnement de l'Outre-mer français, car il doit être exemplaire. Au-cours des dernières années, nous avons franchi des étapes décisives vers l'égalité complète des droits réservés à tout citoyen français où qu'il vive dans le monde, égalité politique évidemment, mais aussi égalité des droits économiques et sociaux, comme je m'efforce de le réaliser. Cette action devra se poursuivre : elle s'exercera dans-le cadre de la solidarité nationale. J'y veille personnellement, car vous êtes les Français les plus lointains. Il est naturel que le Président de la République ait une attention particulière pour vous. »
Fin 1983, François Mitterrand déclarait en s’adressant aux Outre-mer : « l’année qui vient de s'achever a été difficile, difficile pour nous tous, difficile pour le monde encore traversé par une crise dramatique mais pour vous plus encore, pour des raisons multiples que vous connaissez comme moi. A la fois parce que votre économie n'a pas été préparée à supporter ce choc. Elle devrait vivre comme on dit sur l'autosuffisance ce qui n'est pas le cas. Elle a supporté bien des calamités naturelles. Je pense à la sécheresse, je pense aux cyclones et en dépit de l'aide rapide et forte apportée par la métropole j'imagine aisément les souffrances et les inquiétudes que vous avez dû supporter. »
Début 1996, Jacques Chirac déclarait : « je vous appelle aujourd'hui [les Outremer] à être l'avant-garde de l'excellence française (...) Je vous invite à vous impliquer toujours davantage au service de cette grande ambition. (...) Le succès ne viendra pas des seules réponses budgétaires aux difficultés de l'instant. C'est d'abord de vous qu'il viendra, de vos efforts, de votre courage, de votre combativité, de votre imagination. »
Fin 2009, le Président Nicolas Sarkozy espérait que 2010 serait « l’année de la lucidité pour chacun d’entre vous, de la méfiance face aux solutions miracles, aux formules toutes faites ». (...) Je crois disait-il « à l’effort collectif au service d’un projet clair. Je crois aux atouts de l’Outre-mer. Je crois en l’excellence de l’Outre-mer. Je refuse le misérabilisme sur l’Outre-mer. » L’Outre-mer concluait-il « peut et doit être un terrain privilégié d’innovation. »
En janvier 2014, François Hollande insistait surtout sur la transition énergétique. « Nous pouvons faire de l’Outre-mer l’avant-garde des transitions énergétiques » disait-il. Evoquant « la géothermie en Guadeloupe, le recyclage des eaux usées à La Réunion et les terres australes », ces dernières sont pour le président de la République autant de leviers qui « permettront d’inventer les sources énergétiques de demain ». Des sources « exceptionnelles » pour l’espace maritime d’Outre-mer qui est le deuxième espace maritime mondial concluait-il.
Le 31 décembre 2017, Emmanuel Macron déclarait : « L’année qui s’ouvre est celle de nombreux défis et nous construisons là, une bonne part de notre avenir. Pour nos Outre-mer qui ont beaucoup souffert ces derniers mois et auxquels je veux adresser un salut tout particulier, en adaptant nos règles et en construisant des filières économiques fortes qui permettent davantage d’autonomie énergétique et de créations d’emploi. »
Meilleurs vœux 2020 à tous les ultramarins et à tous les Français de l'hexagone.
YB.
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