Le Medef Réunion organisait ce jeudi une commission mixte « Transformation Numérique » et « Développement Durable ». L’occasion de s’interroger sur la convergence des transitions écologique et numérique et d’éclairer la réflexion sur le fait qu’au-delà de ses impacts positifs ou négatifs indirects, chaque dispositif numérique peut aussi avoir un impact direct et immédiat sur la planète.
Au programme de cette commission mixte inédite, plusieurs interventions autour des thématiques de pollution numérique, de maitrise de l’énergie et de déplacement durable.
Sur le premier thème, Isodom a volontairement choisi de prendre le contrepied des postures habituelles : « Le numérique via ses applications mobiles, ses capteurs, ses objets connectés et ses réseaux intelligents peut ouvrir de nombreuses opportunités pour répondre aux défis environnementaux », pour s’attacher plus singulièrement à sensibiliser les adhérents présents sur le fait qu’avant toutes choses, le numérique n’est pas une industrie immatérielle. La fabrication et l’utilisation des équipements et des infrastructures numériques nécessitent une quantité impressionnante de ressources naturelles non renouvelables, parfois extrêmement rares.
L’extraction de ces ressources et leur transformation en composants électroniques représentent, de loin, la première source d’impacts environnementaux, suivies par les pollutions associées à la fin de vie des matériels.
En matière de maitrise de l’énergie et de déplacements propres, EDF Réunion, Engen Réunion et Engie Réunion sont tour à tour intervenus afin d’apporter un éclairage lucide et prospectif sur les solutions alternatives en matière de déplacement durable : développement des véhicules électriques, utilisation de l’hydrogène dans les transports en commun de demain, déploiement de dispositifs intégrés de production et de stockage d’énergie solaire via des installations thermiques ou photovoltaïques.
Au cœur de ces réflexions, un point de convergence partagé par l’ensemble des participants : pas de déplacements durables sans évolution du mix énergétique de La Réunion, qui vise 100 % d’énergie propre à horizon 2035 (33% aujourd’hui).
De toute évidence, un des enjeux aujourd’hui est donc de mettre la transition numérique au service de la transition écologique. La convergence de ces deux transitions n’est pas seulement nécessaire pour accélérer la transition écologique, c’est aussi une opportunité pour faire des acteurs du numérique des piliers incontournables de l’économie de demain, sobre en ressources et durable.
Pour réussir cette convergence du numérique et de l’écologie, les acteurs de chaque domaine, tels que les adhérents présents lors de cette commission mixte, doivent développer des méthodologies et des stratégies d’action partagées pour réduire les impacts environnementaux du numérique d’une part (GreenIT) et mettre son potentiel d’innovation au service de la transition écologique d'autre part (GreenTech).
En conclusion, on retient que la transition écologique est un horizon incontournable et un but ultime à atteindre, mais les acteurs éprouvent beaucoup de difficultés à définir le plan d'action à mettre en oeuvre, à l'inverse de la transition numérique qui est une des grandes forces transformatrices de notre époque, mais qui peine à définir l’objectif qu'elle poursuit à terme.
Mais au fait, c'est quoi exactement la pollution numérique ?
"Comprendre la pollution numérique c'est avant tout s'intéresser à l'équilibre entre les moyens déployés pour produire les équipements et gérer leur cycle de vie d'une part, et les usages et services que ces moyens rendent en retour aux utilisateurs notamment par la masse de Data qu'ils produisent au quotidien" : Yannick Jardinier (Consultant BI et BigData, Isodom).
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